(434) Espagne : courses de taureaux, I
Après quelques passes de cape, un picador pique le taureau, lequel encorne son cheval.
Malgré un contexte social hostile aussi bien dans la presse qu’à l’échelle politique, les courses de taureaux ont été abondamment enregistrées par les opérateurs Lumière. Ce spectacle, jusque-là réservé aux aficionados, connaîtra par le biais du Cinématographe, un public plus vaste, et souvent novice. Après une tentative de tournage à Madrid, dont il ne subsiste aucune trace à l’exception de la vue n° 132, c’est seulement en 1897 que sont montrés les premiers combats avec les vues n° 157 et 158. Par la suite, ce thème sera l’objet de séries plus longues (cf. n° 419 à 427 et n° 428 à 439), offrant au spectateur l’occasion de connaître tous les rudiments de ce spectacle d’action. Les courses de taureaux sont un exemple type qui montre comment les opérateurs, sur trois années consécutives, ont du recourir à des nouvelles techniques de tournage et de montage, afin de mieux restituer ce spectacle au déroulement toujours rituel, mais dont chaque phase, si riche en mouvement, est difficile à capter avec un appareil fixe et des bandes de 17 mètres de longueur seulement.
« Les amateurs d’émotions peuvent se réjouir, car il leur sera possible d’assister dès aujourd’hui à toutes les péripéties d’une course de taureaux espagnole, sans risquer d’être traités de barbares par les humanitaires ou de voir la représentation troublée par l’arrivée des agents de la force publique, venant s’opposer à la mise à mort du taureau. Il s’agit d’un genre tout spécial de courses qui n’avait sans doute pas été prévu au moment où ont été promulguées les ordonnances contre les spectacles tauromachiques, sans quoi elles n’auraient assurément rencontré que des partisans. Tout se passe, en effet, sans aucun bruit sur l’écran du Cinématographe Lumière, et bien que l’enthousiasme des véritables spectateurs de la course soit à son comble à chaque nouvelle victoire du picador, le bruit éloigné de leurs clameurs ne parvient pas jusqu’à nos oreilles. » (Lyon républicain, Lyon, 23 mai 1897).
Après quelques passes de cape, un picador pique le taureau, lequel encorne son cheval.
Après qu’un picador tente en vain de piquer le taureau, des passes de cape sont effectuées. Le taureau encorne plusieurs