Série: Le canal de Jonage

Ce canal est l’œuvre de l’ingénieur lyonnais Joannis Raclet. Les travaux commencés en 1892, durèrent plus de cinq ans. Le propos était d’utiliser la force motrice du Rhône afin de la diriger, par un canal de dérivation, vers une usine hydromotrice. La dérivation du canal de Jonage, long de 19 km (il trouve son origine en aval du confluent du Rhône et de l’Ain, en dessous du village de Jons), devait effectivement délivrer une puissance électrique de 25000 kW, soit nettement plus que l’ensemble des 136 centrales hydroélectriques françaises recensées à l’époque et dont la puissance totale n’atteignait que 7000 kW. « Une excursion à Jonage et aux travaux du canal. — Le principal but de la dérivation du Rhône, obtenue par un canal partant de Jons, non loin de Jonage, et aboutissant à Cusset près de Lyon, est de créer une chute d’eau pour la production de la force motrice, force qui est destinée à être transportée et distribuée par l’électricité à Lyon ; mais cette dérivation doit fournir, en outre, sur 18 kilomètres de longueur, un chenal navigable et servir d’origine à un canal capable d’irriguer 6000 hectares. […] L’une des applications les plus intéressantes de cette force doit être le tissage à domicile, et il est évident qu’en fournissant à nos canuts la force motrice à bon marché, on leur permettra de lutter contre les grands ateliers situés en dehors de la ville. […] Rien n’est curieux à voir comme le mouvement et l’activité qui règnent tout le long des rives du canal ; chaque lot est desservi dans son entier par une voie ferrée sur laquelle se branchent diverses voies de décharge et de garage ; des dragues et de puissants excavateurs fonctionnent sur de nombreux points ; 22 locomotives, 700 à 800 wagons, plusieurs centaines de plates-formes sillonnent constamment le parcours sinueux ; les trains succèdent aux trains ; à chaque pas, vous voyez des locomotives isolées manœuvrer, aller, venir, revenir encore en fendant l’espace, et les sifflements sonores des convois en marche réveillent à tout moment les échos d’alentour ; c’est gai, c’est pittoresque ; ce fourmillement industriel vous donne une sorte de fièvre qui a bien son charme. » (Spectator, Le Tout Lyon, Lyon 11 au 18 avril 1896).

La datation de ces vues est établie à partir des plaques Lumière prises sur le chantier du canal (in Alain et Denis Varaschin, La construction du canal de Jonage, La Luiraz, 1992, p. 165-176).

« À l’occasion du 15 août, la direction du Cinématographe Lumière a composé un très beau programme. Les scènes principales sont prises au Canal de Jonage. […] On assiste aux travaux si intéressants de construction du canal et on peut suivre le curieux spectacle de l’arrivée et du déchargement d’un train de gravier. Le fonctionnement si précis de deux machines servant l’une à “damer”, l’autre à “draguer” complètent l’illusion que l’on peut avoir de ces travaux gigantesques. » (Lyon républicain, Lyon, 15 août 1897).

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(636) Déchargement de wagonnets

Des ouvriers font basculer des wagonnets qui déversent leur contenu le long de la voie ferrée.

(637) Machine à damer

Des ouvriers arasent le sol tandis qu’une machine dame la terre.

(639) Locomobile

Un rouleau compresseur à vapeur égalise le sol le long d’une voie ferrée.

(640) Machine à draguer

Une drague déverse du gravier dans des wagons.