Série: Voyage du tsar Nicolas II en France (1896)

« Le tsar en France. — […] Cette visite, qui restera une date dans l’histoire, va se dérouler en trois actes qui seront trois incomparables tableaux correspondants aux trois éléments et aux trois côtés de l’alliance franco-russe. À Cherbourg, ce sera la fête navale et l’alliance des deux pavillons sur mer. À Paris, ce sera la fête proprement politique et l’alliance des deux diplomaties. À Châlons, enfin, ce sera la fête militaire et l’union fraternelle des deux armées. De ce spectacle, il résultera nécessairement non seulement en Russie et en France, mais partout, une impression de sécurité, une démonstration de paix forte et stable qui permettront à tout le monde de se préparer sans souci au grand rendez-vous de l’industrie et de la civilisation humaine assigné par la République française à tous les autres peuples pour l’inauguration du siècle prochain […]. » (Le Temps, Paris, 6 octobre 1896).

« Le tsar Nicolas II en France (5 octobre — 9 octobre 1896). — Le tsar Nicolas II, héritier de la pensée et de la volonté politiques de son père, n’a pas hésité à recevoir l’hospitalité de la République française. Cette visite ne tire pas son éclat, soit dit sans jeu de mots, d’une profusion inouïe de lumières, de drapeaux, de guirlandes et de girandoles, mais de sa signification hautement politique. Le peuple de France a vu dans la présence des souverains russes la fin de cette sorte d’ostracisme où était tenu naguère notre gouvernement par les monarchies européennes ; il s’est souvenu du tsar Alexandre III, venant à bord du Marceau, à Cronstadt, écouter tête nue notre hymne national ; il a salué la mémoire du chef d’État qui du soir au lendemain a modifié l’échiquier politique de l’Europe ; il a voulu remercier cordialement, et sans équivoque, Nicolas II et l’Impératrice d’être venus affirmer aux yeux du monde les liens qui unissent aujourd’hui les Français et les Russes. » (La Revue encyclopédique, Paris, 1896, p. 726).

« Le Voyage du czar en France. — Le Cinématographe Lumière vient de nous donner une preuve éclatante de sa précieuse utilité et des services qu’on peut attendre de son inestimable concours. Les fêtes magnifiques, uniques dans l’histoire des peuples, qui ont marqué en France la visite du czar et de la czarine, le Cinématographe Lumière a enregistré, avec toute leur vie, les scènes les plus remarquables, grâce au concours d’habiles opérateurs qu’avait envoyés à Cherbourg et à Paris la maison Lumière. Tout ce dont les journaux illustrés même n’arrivent qu’à donner une idée très imparfaite, tels que l’enthousiasme du peuple au passage des souverains russes, l’aspect de la foule au moment du défilé du cortège, les magnifiques décorations des rues et des boulevards, etc., le Cinématographe Lumière nous en donne une idée aussi exacte que si nous étions transportés en l’un des points de Paris les mieux placés pour admirer ce spectacle inoubliable. C’est là un document historique vraiment extraordinaire qui immortalisera à tout jamais ces merveilleuses fêtes. C’est la façon dont on écrit l’histoire en notre fin de siècle. Combien devons-nous regretter que nos ancêtres n’aient pas connu le Cinématographe Lumière ! » (Lyon républicain, Lyon, 11 octobre 1896).

« Les scènes animées relatives au voyage du czar en France obtiennent chaque jour un succès considérable. Le public se porte en foule au cinématographe Lumière pour y admirer les remarquables scènes pleines de vie qui donnent une idée si parfaite des superbes fêtes que Paris a offertes aux souverains russes. » (Le Journal de Guignol, Lyon, 18 octobre 1896).

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(161) Cherbourg : débarquement des souverains russes

Les souverains Nicolas II et Alexandra Feodorovna et leur suite sortent d’une cabine et passent devant un orchestre.

(165) Paris : dragons de l’escorte

Défilé des dragons puis passage de plusieurs calèches.

(193) Turcos (défilé)

Défilé d’un régiment de turcos ; sa musique marche en tête.