(1350) Nègres, [I]
“Ces vues [cf. n° 349 à 353] ont été prises au Nouveau-Cirque à Paris et représentent les différents mouvements du
Le Cake-Walk
En octobre 1902 furent affichés au Nouveau-Cirque, (251, rue Saint-Honoré) « Les joyeux nègres », pantomime qui marqua une date dans l’histoire du cirque, car elle mit à la mode une danse nouvelle : le cake-walk. – « Le Cake-Walk – C’est le dernier engouement de Paris… On sait – il faudrait ne jamais parcourir un journal ou un magazine américain pour l’ignorer – on sait que les Yankees sont en train de conquérir, par la séduction ou par la force, tout notre Vieux-Monde. Ils viennent de commencer l’investissement de Paris. En 1900, nous avions été initiés par la De Souza Band, “ l’Orchestre De Souza ”, à la fanfare américaine, marches épileptiques et frénétiques galops. Et voici que l’hiver 1902-1903 nous révèle le Cake-Walk, la “ Danse du Gâteau ” des nègres nord-américains. À vrai dire, les mimiques et les pas du Cake-Walk avaient bien déjà été esquissés, les saisons précédentes, dans certains salons franco-américains, par quelques jeunes filles transatlantiques débarquées du dernier bateau. Mais ce ne furent que de timides essais. Il manquait à cette chorégraphie nouvelle la consécration indispensable des cirques et des grands cafés-concerts. La lacune est comblée depuis quelques semaines. Au Nouveau-Cirque d’abord, puis successivement dans tous les music-halls et établissement chorégraphiques, se sont improvisées des troupes de nègres qui se livrent chaque soir, devant un public enthousiasmé, aux ébats les plus échevelés du Cake-Walk. Et aussitôt des premiers sujets ont surgi – comme les Valentins et les Goulues du quadrille naturaliste – des professionnels, danseuses et danseurs qui, sans prendre la peine de se noircir le visage et les mains, ont imaginé des variations acrobatiques sur le rythme originel. Enfin quelques boute-en-train de la bonne société, heureux de rencontrer un peu de nouveau, se sont mis en tête d’introduire définitivement dans le cycle éternel des valses, des quadrilles et des pas-de-quatre, le fantaisiste Cake-Walk, – et des maîtres à danser ont entrepris d’en régler les mouvements et les figures pour le transformer en danse “ du monde ”. Tout cela amuse beaucoup les Parisiens – et ils s’imaginent connaître le Cake-Walk. Ils n’en ont pourtant -il faut bien le leur dire – qu’une caricature sur les planches des cafés-concerts et, dans les salons, qu’une bien pâle imitation. Le Cake-Walk n’a vraiment tout son charme pittoresque et passionnant que dans son milieu d’origine, chez les nègres des États du Sud de l’Union américaine. Là, c’est vraiment la “ Danse du Gâteau ” : un concours, un tournoi dont un énorme gâteau est le prix. […] Que dire de la danse elle-même ? Comment définir son caractère particulier ? Il n’existe réellement aucune règle. C’est le triomphe de l’improvisation personnelle. Le pas caractéristique du Cake-Walk évoque l’image d’un caniche que l’on forcerait à se tenir sur ses pattes de derrière : le danseur avance par petits sauts, tenant exactement ses mains comme le chien tiendrait ses pattes de devant, tout en cambrant les reins de la façon la plus exagérée possible. C’est ce qu’on appelle le Kangaroo Step, pas mis à la mode sur la scène américaine par la divette Fay Templeton, à qui il a valu un étourdissant succès. Voulez-vous danser le Cake-Walk ? Lisez nos explications, regardez nos gravures, faites jouer au piano la musique publiée dans notre Supplément et livrez-vous à votre fantaisie. Vous réussirez mieux que si vous preniez les leçons des maîtres à danser, et peut-être quelque jour, si une autre fantaisie vous conduit en Géorgie ou en Louisiane, serez-vous capable de séduire un jury et de décrocher un gâteau. » (L’Illustration, n° 3124, 10 janvier 1903, p. 30).
Bien que le catalogue de vente indique que ces vues ont été prises au Nouveau-Cirque, il semble qu’elles ont plutôt été tournées à Lyon, lors d’une tournée de la troupe en province, car le décor est similaire à celui de plusieurs autres séries, tournées à Lyon.
“Ces vues [cf. n° 349 à 353] ont été prises au Nouveau-Cirque à Paris et représentent les différents mouvements du
“Ces vues [cf. n° 349 à 353] ont été prises au Nouveau-Cirque à Paris et représentent les différents mouvements du
“Ces vues [cf. n° 349 à 353] ont été prises au Nouveau-Cirque à Paris et représentent les différents mouvements du
“Ces vues [cf. n° 349 à 353] ont été prises au Nouveau-Cirque à Paris et représentent les différents mouvements du
“Ces vues [cf. n° 349 à 353] ont été prises au Nouveau-Cirque à Paris et représentent les différents mouvements du